Comment
ça marche ?
par Cedgef

Image Novarossi
On a tous été un jour débutant, avec évidemment, beaucoup de
questions et d'admiration envers nos petits moteurs de compet'. Cet article
devrait permettre aux débutants de mieux comprendre le fonctionnement de nos
micro-moteurs. Nous n’allons pas commencer tout de suite par le fonctionnement.
Les choses seront traitées au fur et à mesure, de sorte que personne ne se
perd en cours de route…
Suivez le guide !
1.
Le principe du 2 temps
Les moteurs 2 temps possèdent moins de pièces en mouvement que les 4
temps équipant nos voitures à l’échelle 1. Pas besoin de soupapes ni autre
arbre à cames car l’admission et l’échappement se font différement. Néanmoins,
les quatres phases du moteur à 4 temps (admission, compression, explosion, échappement)
se retrouvent dans le moteur à 2 temps. En fait, le moteur à 2 temps effectue
ces quatre phases en une seule révolution, contre deux pour le 4 temps.
2.
Eléments
d’un moteur à 2 temps de type 3.5 cm3 (ici RB C5 Rody)

3.
Principe
bielle manivelle
Ce système a été imaginé dès la fin du XVème siècle,
et fut repris dans de nombreuses machines. Cette chaîne cinématique permet de
transformer un mouvement rotatif en une translation et inversement.

4.
Principe
d’admission de Zimmermann
Dans les moteurs 2 temps il y a trois grand systèmes d’admission.
L’admission par la jupe du piston, l’admission à clapet, et l’admission
par valve rotative (valve de Zimmermann). C’est ce dernier qui est utilisé
pour nos micro-moteurs : le mélange air/carburant rentre par le creux du
vilebrequin comme schématisé ci-dessous :
Vilebrequin
du RB C5 Rody
L’avantage d’un tel systeme, c’est qu’on peut faire varier le
temps d’admission (on usine l’orifice de la partie cylindrique plus ou moins
large). De plus, cet orifice on peut le placer à des angles différents autour
du vilebrequin de sorte à adapter ceci à la hauteur des lumières de transfert
dans la chemise.
5.
Cycle du
moteur 2 temps
Lors de ce cycle complet, vous comprendrez (je l’espère) ce que veut
dire « carter pompe ».

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Phase
1 : Le piston monte comprimer le mélange air/carburant. Sa montée
provoque une dépression dans le carter qui aspire ainsi le nouveau mélange
par le creux du vilebrequin (ouvert à ce moment là), d’où
l’expression carter pompe. Ce mélange servira pour le tour suivant.
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Phase
2 : Le piston atteint le PMH (point mort haut). Le mélange suffisamment
comprimé dans la chambre de combustion est emflammé par la bougie
incandescente. L’explosion va pousser le piston vers le bas.
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Phase
3 : Lors de sa descente, la première ouverture que le piston rencontre
c’est la lumière d’échappement. Celle ci est logiquement toujours
plus haute que les lumières de transfert. Sa descente crée une
compression du nouveau mélange dans le carter (le vilebrequin ayant
tourné, l’admission s’est fermée : ça peut plus sortir par le côté
carburateur !).
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Phase
4 : Au PMB (point mort bas), les transferts sont alors ouverts en grand et
le nouveau mélange passe au dessus du piston grâce à cette
compression.
Et on recommence !
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6.
Les transferts
et le Dr Schnürle...
Vous avez sans doute remarqué sur les schémas précédents que pour
arriver au dessus du piston, le mélange passe par des canaux dessinés sur les
côtés : il s’agit des fameux transferts !
Les voici plus en détails :

Image Novarossi
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Sur cette coupe d’un nova race, on s’apperçoit que les transferts
sont creusés dans le carter (moulés en réalité…) et que des trous
dans la chemise permettent au mélange de passer.
Les transferts de nos micro-moteurs sont ceux imaginés par le Dr Schnürle.
Au départ, le système imaginé par le Dr Schnürle utilisait deux
transferts situés de part et d’autre de l’échappement. Ceci fut amélioré
par la suite avec l’ajout d’un troisième transfert à l’opposé
de la lumière d’échappement (voir tableau suivant).
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Première version avec deux transferts
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Ajout d’un troisième transfert, à l’opposé de l’échappement
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Vue
du
dessus
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Vue
3D
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Ce troisième transfert est très important (grande taille), la preuve
: sur tous les modèles de compétition, il y a deux grand fraisages au dessus
du roulement arrière pour justement faciliter l’accés à ce transfert. Ils
sont visibles lorsqu’on regarde par l’orifice du bouchon de carter :

Comme vous pouvez le voir sur les chemises, les lumières des
transferts sont biseautées dans une certaine direction. Ceci afin de ne pas
envoyer les gaz frais vers la lumière d’échappement, ce serait bête… Ces
transferts sont donc orientés vers la paroi de la chemise opposée à l’échappement.
En plus, de cette manière, les gaz frais poussent les gaz brûlés vers la lumière
d’échappement. On appelle ça le balayage.
Voici les trois points importants d’un balayage correct :
- Remplir le cylindre de gaz frais
- Ne pas envoyer ces gaz frais vers la lumière d’échappement !
-Chasser les gaz brûlés
Vous pensez bien qu’en faisant varier la géométrie, l’orientation,
ainsi que le nombre de transferts, les caractéristiques du moteur changent.
C’est pourquoi les constructeurs font d’incessantes recherches à ce sujet
afin d’améliorer le rendement de leurs moteurs.
Ceci me sert de transition pour la suite...
Les
transferts et leur forme :
D’après Jean Paul Calendrau (JP Racing), la forme idéale des
transferts est celle en anse de panier avec une section ovale. Malheureusement,
les contraintes de fabrication conduisent à une forme plus carré.
Image Novarossi
Sur la photo ci-dessus, les contraintes de fabrication sont évidentes.
Le moulage interne du carter, les formes nécessaires à son démoulage et au démontage
du moteur, et le fait que l’extérieur de la chemise forme une paroi du
transfert sont autant de points à considérer. Néanmoins, il est tout à fait
possible de faire des transferts avec une section grande en bas, et se rétrécissant
légèrement vers le haut afin d’accélérer la vitesse de passage des gaz.
Tout à gauche vous apercevez le conduit d’échappement. Ce sera
notre prochaine partie.
7. L’échappement
L’échappement ne fait pas partie des transferts puisque qu’il sert
à évacuer les gaz brûlés et non à faire rentrer les gaz frais. Cependant sa
forme et son conduit font l’objet de nombreuses recherches comme pour les
transferts.
Pour s’y retrouver dans les chemises style "gruyère", sachez que
l’orifice d’échappement est toujours le trou le plus grand.
La forme de la lumière d’échappement change d’un moteur à l’autre. Néanmoins, ce que l’on retrouve partout, ce sont des lumières plus large en
haut qu’en bas. Cette forme est assez logique car la pression des gaz est
importante lorsque le piston découvre la lumière au tout début de l’échappement,
alors qu’elle diminue lorsque le piston continue à descendre.
Cependant, cette tendance à vouloir des lumières toujours plus large en haut
rencontre des limites : le guidage du piston dans la chemise est moins bon.
La solution viendra en 1997, lors du championnat du monde piste 1/8 à Toluca (Mexique).
Les nouveaux RB C3 World 97 disposaient alors du fameux MES (Multi Exhaust
System), une lumière d’échappement divisée en trois ! A savoir une lumière
principale, et deux petites sur les cotés, appelées « boosters ». Ce système
fut par la suite amélioré comme le montre le tableau ci-dessous.
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MES 1997
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MES aujourd’hui
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Photo
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RB C3
Collari
Source : Auto RCM
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RB C5
Rody
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Schéma
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Il existe aussi des lumières en deux parties symétriques (avec une
barette au milieu), mais cette configuration n’est jamais apparu sur les
moteurs de compétition.
La forme est alors comme suivante :

Cette largeur en haut de la lumière d’échappement on la retrouve évidemment
sur le carter. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, les côtés
ont été usinés très large, à tel point que ça va jusqu’au dessus des
transferts latéraux.

Parlons maintenant du conduit de l’échappement. Ci contre vous
remarquerez que le conduit d’échappement est de forme conique afin de
favoriser la détente des gaz brûlés. Le conduit est aussi incliné vers le
bas pour aller dans le sens de l’écoulement des gaz qui viennent de la
chambre de combustion.
Provenance www.yome3000.com
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